Notre visage : le miroir de l’âme ! Tout y serait inscrit : notre caractère de base, notre humeur du jour mais aussi les traces de joie, d’inquiétude, de souffrance et parfois même de dangerosité… Est-ce que les stigmates d’une personnalité violente s’inscrivent réellement, telle une empreinte, sur notre visage ?

 

Les émotions universelles

Le Docteur Paul Ekman, psychologue et spécialiste de la lecture du visage, explique très bien le fonctionnement de ce dernier, notamment en matière des émotions ressenties qui affichent les expressions faciales ! Pour chacune d’entre elles, des muscles précis s’actionnent entre eux afin de former ces 7 émotions de base :

  • La joie
  • La tristesse
  • La colère
  • La peur
  • La surprise
  • Le dégoût
  • Le mépris

Paul Ekman explique que ces émotions sont universelles car nous les retrouvons dans toutes les cultures du monde et ce, quel que soit le sexe de l’individu, son âge ou encore son intellect. Parfois, l’expression est fortement appuyée car sincère et montrée volontairement, tout comme elle peut être réprimée et donc être beaucoup plus subtile dans sa visibilité ! Il est donc impératif d’apprendre à bien repérer le fonctionnement des muscles pour chaque émotion. Cela permet deux choses :

  1. de détecter le véritable état émotionnel de notre interlocuteur
  2. de mieux déceler les émotions positives et négatives afin de réagir immédiatement

 

La capacité à identifier les individus violents

Nous lisons tous des messages sur les visages des gens qui nous entourent, mais la plupart du temps, cela relève plus de l’instinct que de l’analyse consciente. S’entraîner à la lecture des expressions faciales va permettre d’habituer nos yeux et notre cerveau à ce décryptage non verbal.

Il existerait des personnes qui bénéficient de cette capacité à lire les émotions cachées et les véritables expressions de leurs interlocuteurs, sans quasiment jamais se tromper ! Il pourrait y avoir plusieurs explications :

  • une observation / intuition naturelle très au-dessus de la normale (extrêmement rare)
  • une solide formation en la matière
  • beaucoup d’entraînement
  • d’excellentes compétences sociales

Mais pour déceler la dangerosité à travers le visage et les attitudes corporelles, les meilleurs observateurs seraient celles et ceux qui ont vécu la violence dans leur jeunesse. Pour assurer au mieux leur sécurité, il leur a fallu identifier les indices de fureur de l’un de leurs parents, sinon les deux ! Ils devaient être à l’affût du moindre mouvement, de la plus subtile réaction qui allaient supposer une attaque dans les plus brefs délais ! Amortir le choc, éviter les coups : pour cela, il fallait aiguiser l’observation comportementale !

L’enfant victime de violence apprend tout d’abord à détecter l’humeur du bourreau à travers son visage. Il cherche à évaluer constamment les signes d’une éventuelle colère afin d’adapter son comportement à la situation : faire attention à ce qu’il dit ou ce qu’il fait, se cacher, ou encore adopter une attitude de protection pour éviter les coups… Cette hypervigilance vécue de façon constante, fait malheureusement de ces enfants victimes d’excellents détecteurs de menaces, y compris hors de l’environnement familial ! Et cet impact perdurerait une fois adulte !

 

Peut-on réellement détecter un comportement dangereux ?

La réponse est oui, à condition d’être attentif à son environnement. Une personne qui n’a pas été formée à la lecture du non verbal, qui n’est pas particulièrement intuitive ou qui n’a jamais été victime de violence peut, elle aussi, repérer des comportements hostiles. Il suffit d’observer ce qui nous entoure et savoir quoi chercher ! Toutefois, restons lucides : la tâche n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. L’état d’esprit d’un individu dangereux dépendra de l’acte qu’il s’apprête à commettre ! S’agit-il :

  • d’un passage à l’acte planifié ?
  • d’un passage à l’acte impulsif ?

Les attitudes et les expressions faciales ne seront pas exprimées de la même façon. Et il est primordial de prendre en considération que chaque individu à son propre mode de fonctionnement et un état émotionnel qui lui est personnel ! Il n’est donc pas possible de garantir qu’une personne dangereuse va réagir avec certitude avec des expressions et des mouvements corporels qui seront identiques à d’autres individus classés dans la même catégorie de crime. C’est un constat qu’il est essentiel de rappeler lors de formations dispensées à des professionnels de la sécurité et de l’enquête ! Néanmoins des études, notamment celles du Dr Paul Ekman et de David Matsumoto, montrent des traits communs au niveau de l’aspect corporel de certaines personnalités dangereuses.

Faut-il chercher des signaux de peur ou de stress chez un terroriste qui s’apprête à commettre un attentat ? Là aussi, tout va dépendre de la personnalité et du vécu de l’individu. Certains peuvent éprouver une angoisse et de la crainte, peut-être parce qu’ils s’inquiètent d’être interceptés avant leur passage à l’acte ou par peur de rater ce dernier. D’autres, au contraire, ne vont manifester aucune tension car ils ressentent une réelle paix intérieure en arrivant au but ultime qu’ils se sont fixé : mourir en tuant les autres !

Il faut donc se montrer sensible aux émotions des gens qui nous entourent, notamment en cernant les expressions faciales. Mais ne perdons pas de vue qu’une émotion peut se dessiner de manière consciente ou inconsciente, être appuyée exagérément ou au contraire être dissimulée, ou bien encore « fuiter » de façon involontaire ! Voir est une chose, situer l’expression et comprendre ce qui la déclenche en est une autre…

L’humain n’est pas figé. Il réagit avec ses propres émotions. Toutefois, avec une bonne observation, il est possible de détecter une attitude qui peut potentiellement être dangereuse pour nous. Pour cela, il faut prendre conscience de notre environnement et de ceux qui nous entourent ! Savoir repérer la personne qui nous fixe du regard avec la tête baissée, qui se tient trop près de nous alors qu’il y a de l’espace, ou encore ce collaborateur qui est en désaccord et qui serre fortement ses poings. Ce ne sont pas forcément des preuves définitives, mais des avertissements comportementaux que nous devons prendre en considération afin d’anticiper une éventuelle menace.

Et vous, avez-vous été confrontés à une situation dangereuse et si tel est le cas, qu’avez-vous pu observer comme attitude corporelle hostile ? Laissez vos commentaires ci-dessous !

SB.

 

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One response

  1. BONJOUR

    très intéressant et probablement vrai si on en croit les réussites du profilage.
    Personnellement j’y “crois” d’autant plus que j’intègre mon expérience personnelle avec mes convictions “philosophiques”.
    Je suis en effet en phase avec les écrits d’Albert Camus qui retranscrivent bien l’absurdité de notre monde exigeant une totale transparence de nos actions. En résumé, le réel contre l’obscurantisme, etc.
    En parallèle j’ai remarqué que je pouvais “profiler” des inconnus (ou connus) en qq minutes ou secondes.
    Pour expérience, quand on m’a présenté des inconnus, j’ai pu “dévoiler” une part de leur intimité le tout en qq secondes. En effet des expressions et/ou gestuelle et/ou intonation de voix et/ou regard me permet de sonder certains esprits. En fait “sonder” n’est pas le bon mot mais plutôt comme chez les romains pour la vision oculaires: ce sont plutôt des “visions” qui s’imposent sans doute permis. Assez étrange et on le dénomme souvent comme “empathe”.

    En effet il ne sert à rien de se mettre en analyse active, le tout s’impose.
    Très délicat à gérer au quotidien mais phénomène réel en tout cas.
    Probablement utile aux profilers de justice?

    cdt
    olivier

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