Afin d’amener un enfant à bien se comporter, un petit mensonge peut jaillir ! Utilisé une fois, il ne représente pas un réel problème, mais plusieurs mensonges pour susciter l’obéissance ou autre chose de la part d’un enfant, pourraient être nuisibles. C’est en tout cas ce que révèle une étude scientifique…
Le mensonge et l’éducation
Dans certains cas, mentir à nos enfants peut sembler nous faire gagner du temps. Cela arrive lorsque nous souhaitons que l’enfant fasse quelque chose de précis, mais le fait de lui expliquer la raison s’avère trop long.
Pourtant, la plupart des parents vantent les mérites de l’honnêteté auprès de leurs enfants et peuvent, en même temps, faire preuve de duperie vis-à-vis d’eux. Si la supercherie est découverte, le message envoyé est contradictoire et cela fini par dégrader la confiance de l’enfant en direction de l’adulte.
Une équipe de recherche a donc décidé de comprendre les dégâts que cela pourrait occasionner une fois que l’enfant est grand.
Cette étude a été réalisée sur 379 jeunes adultes qui ont rempli quatre questionnaires en ligne. Les questions portaient sur :
- L’estimation de la fréquence des mensonges de leurs parents
- La fréquence de leurs propres mensonges vis-à-vis de leurs parents
- Leurs mensonges destinés à protéger les autres
- L’adaptation de leur vie sociale
- Leur comportement quotidien
L’étude portait sur des mensonges dits de « dépits » ou encore les mensonges par « omission », comme par exemple :
– « Si tu n’obéis pas immédiatement, j’appelle la police pour qu’elle t’embarque »
– « Dépêche-toi sinon je pars sans toi »
– « Je ne peux pas t’acheter ce jouet, je n’ai pas d’argent sur moi »
Les résultats du test révèlent ceci :
- Les testeurs sont plus susceptibles de mentir à leurs parents maintenant qu’ils sont, à leur tour, devenus adultes
- Ils ont davantage de difficultés d’adaptation
- Ils se sentent perturbés de manière générale
- Ils ont des problèmes de comportement et d’agressivité
- Ils sont plus égoïstes et manipulateurs que la moyenne
- Ils ont du mal à extérioriser certaines émotions
Certes, si cette étude est intéressante sous bien des aspects, elle souffre néanmoins de certaines limites. Tout se base sur des questionnaires en ligne qui font appel à des souvenirs qui remontent loin dans l’enfance. De plus, l’étude aurait peut-être été encore plus précise si les parents de ces jeunes avaient, eux aussi, répondu à certaines questions. Ensuite, rien ne prouve que les mensonges des parents soient la cause réelle des maux de ces jeunes devenus adultes.
Pour finir, il convient de distinguer les mensonges bénins des mensonges plus graves qui pourraient réellement nuire au bien-être émotionnel de l’enfant…
Peut-on, oui ou non, mentir à nos enfants ?
C’est une décision qui est propre à chacun d’entre nous. Les situations diffèrent et certaines d’entre elles peuvent rendre le mensonge plus « acceptable ». Toutefois, il convient d’actionner le jugement personnel et de se poser les bonnes questions :
- Ce mensonge est-il pour vous ou pour votre enfant ?
- Est-ce que ce mensonge va l’aider à court terme mais s’avérer nuisible sur du long terme ?
- Est-il dans la capacité de comprendre la vérité ?
Vous l’avez compris, tout dépendra de l’âge et du niveau de maturité de l’enfant en question. Et puis chaque famille à son propre mode de fonctionnement.
Une fois qu’il est un peu plus âgé, il perçoit mieux la malhonnêteté et sa confiance envers ses parents pourrait s’en trouver fortement perturbée. Dans ce cas, les psychologues préconisent de prendre le temps d’expliquer calmement la décision afin de l’aider à comprendre le processus de votre raisonnement.
Il faut aussi trouver l’équilibre entre ce qu’il faut dire et ce qu’il faut éviter. Un enfant n’a pas forcément besoin de tout savoir. On le protège mais on ne le surexpose pas !
Et n’oubliez jamais que les enfants prennent principalement exemple sur leurs parents. Le comportement que nous montrons au quotidien est celui qu’ils vont adopter dans leur propre vie.
SB.
* Recherche de l’Université technologique de Singapour – En collaboration avec l’Université canadienne de Toronto, l’Université de Californie aux États-Unis, et l’Université du Zhejiang en Chine.
No responses yet