On parle souvent du prédateur, mais pas de sa famille. Cela est normal : il faut la préserver puisque, souvent, elle n’a rien à voir avec les atrocités commises par un seul coupable. Car le prédateur n’est pas toujours un homme seul. D’ailleurs, il n’est pas rare qu’il soit marié et même père de famille. 

Mais qu’en est-il de cette femme qui sait ? Cette femme qui connaît l’histoire de son mari ! Qui a vu de quoi il était capable face à une victime ! Cette femme qui a décidé, malgré tout, de rester silencieuse face à ses actes violents ! Qui est-elle sur le plan psychologique et surtout : pourquoi cette complicité ?

 

Quand la vérité est pire que le mensonge

Bon nombre d’affaires de pédophilie éclatent dans les médias. Mais beaucoup restent aussi à l’abris des caméras et de la presse. Et lorsque le prédateur tombe, il n’a pas forcément le profil de l’individu célibataire qui vit reclus de toute vie sociale, professionnelle et familiale. Chez l’agresseur d’enfants, nous trouvons des caractéristiques souvent distinctes.

Et puis il y a cette femme, la femme du prédateur, qui tombe des nues ! Elle ne savait pas ! Comment aurait-elle pu savoir ? Ces crimes là, elle les découvre en même temps que tout le monde. Sauf que, parfois, la réalité cache des secrets encore plus lourds et une vérité encore plus crue.

Dans ce type de dossier, il arrive que la conjointe ne soit pas aussi ignorante qu’il n’y paraît. Elle sait ! Soit parce que son mari lui a avoué, soit parce qu’elle en a été le témoin direct, soit parce qu’elle a eu des doutes et à fini par le découvrir. Souvent, lorsque les enfants révèlent qu’ils se sont confiés à leurs mères sur les actes qu’ils subissaient, ces dernières s’étaient détournées, avaient minimisé les faits et finissaient finalement par ne pas les croire.

Lorsque certaines de ces femmes finissent par avouer qu’elles étaient au courant des crimes, elles mettent en avant l’inconfort que cela aurait pu causer si elles avaient parlé. Selon elles, la situation serait devenue chaotique une fois le conjoint mis en prison. Comment élever les enfants ? Comment subvenir aux besoins de la famille ? Le désagrément financier est souvent mis en avant pour expliquer leur silence.

 

Le silence est complice…

  • L’ancienne victime

D’autres femmes de prédateurs expliquent qu’elles ont elles-mêmes été des victimes d’abus durant leur enfance. Elles disent avoir été trop impliquées émotionnellement pour pouvoir intervenir ou réagir de quelque façon que ce soit. Elles indiquent également que durant la période de leurs maltraitances, personne ne leur a tendu la main. Alors pourquoi aurait-il fallu qu’elles interviennent à leur tour ?

Toutefois, je souhaiterais inscrire un bémol sur cette remarque : bon nombre d’anciennes victimes qui ont su reconnaître les signaux d’alerte chez des enfants maltraités, sont intervenues d’une façon ou d’une autre pour faire cesser les abus. C’est justement parce qu’elles ont connu cette douleur qu’elles ont décidé d’agir vite.

 

  • La femme battue

La violence domestique est également une autre problématique avancée par certaines femmes de prédateurs. Par peur de se faire battre, elles laissent leur conjoint se défouler sur les enfants, tout en fermant les yeux sur les abus sexuels. Une sorte de « substitution » victimologique : la femme n’est plus la victime du mari. C’est l’enfant qui la remplace.

 

  • La femme du déni

Se voiler la face est certainement le mode de défense qui explique le mieux le comportement des femmes des prédateurs. La honte que cela pourrait engendrer, les conséquences dévastatrices que cela pourrait avoir, font qu’elles préfèrent « ignorer » les actes commis par le conjoint. D’une certaine façon, ne pas en parler signifie que cela n’existe pas.

 

  • La confidente

Dans de rares cas, le conjoint avoue directement son attirance et ses passages à l’acte à sa femme. D’abord assommée, cette dernière se met à penser que si son mari lui a dit tout cela, c’est parce qu’il lui fait véritablement confiance et surtout, parce qu’il l’aime. D’une certaine façon, elle se rassure de la sorte. Alors, comment pourrait-elle lui rendre cette confiance et cet amour ? Sans doute en gardant le silence. En détournant le regard. Peut-être même se dit-t-elle qu’à force de patience et de compréhension, cela finira par lui passer…

 

  • La femme déviante

Le profil le plus sombre, celui dont personne ne veut entendre parler. Et pourtant, c’est un profil qui existe ! Celui de la femme complice, active, pleinement consciente des actes auxquels elle participe. La déviance est au cœur des fantasmes sexuels de ce couple désaxé. Ils agissent ensemble, parfois séparément. Mais ils se relatent conjointement leurs passages à l’acte. La femme garde doublement le silence car elle aime son conjoint et parce que elle-même contribue aux actions criminelles.

Vous l’avez compris, les profils de ces femmes peuvent varier : de celle qui est totalement perdue à la femme égocentrique et égoïste, en passant par celle qui s’avère aussi dangereuse que son conjoint.

Mais toutes ont ce point en commun : un silence qui est peut-être noué par la peur, mais qui reste un silence complice, mensonger et totalement destructeur pour elles-mêmes, le prédateur et les victimes.

SB.

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