C’est une question qui revient très souvent, que ce soit durant mes conférences, dans les messages reçus ou lors d’un rendez-vous client. Car le mensonge est quelque chose qui nous hante, nous intrigue. Nous voulons le déceler, évaluer la véracité des faits que ce soit dans notre vie privée ou professionnelle. A ce jour, il existe des livres et même des experts qui expliquent comment détecter la tromperie. Mais qu’en est-il vraiment ? Existe-t-il un langage non verbal lié au mensonge ?
Des idées reçues…
La première chose qu’il faut savoir dans la détection du mensonge c’est que ce type de repérage est très complexe. Des spécialistes du langage corporel et des expressions faciales s’accordent à dire qu’il n’existe pas de comportement spécifique du mensonge. Et c’est tout à fait vrai !
La première vérité à prendre en compte c’est que chacun ment à sa façon. Toutefois, il n’est pas rare de voir des formateurs qui enseignent le repérage du mensonge basé sur un seul comportement en le présentant comme une preuve scientifique.
Dès que nous parlons de comportements humains, la science ne peut être exacte à 100% ! Justement parce que nous sommes tous uniques et réagissons de façon différente face à une même situation. Ainsi, nous ne pouvons prétendre qu’un seul geste ou qu’un geste précis puisse exprimer la tromperie.
Toutefois, nous pouvons observer un ensemble de comportements qui sont là pour indiquer une gêne ou soulager un stress ressenti par une personne. La situation qu’elle vit le requiert ! Est-ce pour autant qu’il s’agit d’un mensonge ? Pas forcément. Comme cela est très souvent répété dans ce blog, il faut toujours prendre en compte le contexte ! Si nous analysons des individus lors d’un interrogatoire, chacun exprimera une gestuelle liée au malaise. Néanmoins, cela ne fait pas d’eux des menteurs et donc des coupables. Le contexte veut qu’il ne soit pas agréable d’être entendu par des enquêteurs, il en va de même lorsque la personne est innocente. L’anxiété de se retrouver dans un tel environnement provoque un non verbal exprimant la préoccupation.
Pour les besoins de mes formations, j’avais demandé à des comédiens de raconter une histoire vraie qui leur était arrivée et une histoire fausse. Pour l’histoire fausse, il s’agissait d’allumer la caméra et de leur dire, par exemple, “Tu es cosmonaute” et de poser des questions auxquelles les comédiens répondaient sans avoir été averti préalablement du thème de leur mensonge. La tromperie était donc non préparée et leurs réponses étaient spontanées. Ils ne connaissaient pas la signification du non verbal. L’expérience montre que chacun développe sa méthode pour rendre son histoire crédible. Différents signaux de contrôle, de protection et de gêne sont visibles pour les 4 comédiens. Mais cela ne reste que des signaux qu’il convient d’approfondir afin de déceler si ce qui est dit est vrai ou faux.
Les pros du mensonge
A lui seul, le contexte peut donc révéler une gestuelle positive ou négative. Et dans l’analyse du mensonge, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte :
plus l’environnement est stressant, plus il y aura des gestes parasites qu’il ne faudra pas cataloguer automatiquement comme des signes de tromperie. Loin de là !
la structure de personnalité de l’individu, comme celle du psychopathe ou du sociopathe ! Ces individus sont capables de mimer les émotions, toutefois ils ont une très grande difficulté ou incapacité à les ressentir. Un œil entraîné peut repérer l’incohérence entre le verbal et le non verbal, la rigidité dans leurs mouvements, l’arrogance et le mépris quasi-constants, un contact visuel intense… Mais surtout, ces personnalités éprouvent un très faible niveau de stress et manifestent donc peu ou pas du tout de gestes liés à la gêne ou à la culpabilité !
les escrocs professionnels qui s’avèrent être très expérimentés et à l’aise avec le mensonge
l’inquiétude, mais aussi l’alcool et la drogue qui modifient le non verbal qui peut parfois se confondre avec la tromperie
la dynamique entre la personne qui a besoin de connaître la vérité et celle qui est interrogée mais qui doit cacher ce qu’elle sait à cause des conséquences que cela pourrait avoir. Ainsi, l’attitude de celui qui questionne peut avoir un impact sur l’interlocuteur et vice-versa… et révéler des faux-positifs en matière de mensonge ou de vérité
Bien sûr, d’autres impératifs s’ajoutent à la liste de la détection du mensonge. Vous savez maintenant qu’il existe des signaux universels qui révèlent l’embarras sans pour autant être signe de tromperie. Et surtout, il subsistera toujours des professionnels du mensonge, rodés à la façon de raconter, de se montrer et dont l’expérience passe par une longue pratique des escroqueries et donc de la mythomanie.
Ainsi, restons toujours humbles dans notre façon d’observer et de décoder et questionnons la personne sur ses signes de préoccupation (après analyse du contexte) afin d’en faire jaillir une éventuelle vérité !
Je vous propose de télécharger gratuitement votre dossier : “La détection du mensonge : quelques vérités”.
Bonne lecture !
SB.
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Crédit photo © « Cartoon Businessman With Long Nose Shadow On Wall » – Iosphère – Freedigitalphotos.net/
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